Back to normal?

Morine avait été livrée aux urgences "privées" à la demande d'Horatio. Pour mieux pouvoir la soigner, on décida simplement de l'anesthésier pour lui rendre la vie plus facile. Le constat fut celui auquel l'on s'attendait, hormi les diverses blessures et contusions, la carence en différents nutriments et la déshydratation, Morine présentait également des signes de sévisses plus ou moins graves ayant entrainés diverses complications notamment une MST. Mais chance dans son malheur, ce n'était pas la plus grave. Soignée et habillée, elle fut mise sous anti-biotiques et vitamines dans une chambre calme.

La jeune femme avait un peu du mal à reprendre pied dans la vie. Pas après ce qu'elle avait vécu. Elle ne pouvait aligner ses pensées pour raconter son histoire. Et pourtant, les psys avaient essayés. Mais elle ne se laissait pas aider. Trop peur des représailles, trop peur que Marcin entre dans sa chambre. Il était médecin et l'hôpital n'était pas un endroit sûr. Elle était paranoiaque, ne mangeait pas de peur qu'il y ait quelque chose dans son plat et regardait chaque infirmière et infirmier avec angoisse à chaque changement de poche de perfusion. Elle ne voulait pas parler, elle n'avait d'ailleurs pas dit un mot depuis son réveil.

Maintenant qu'elle allait "mieux", elle attendait de voir débarquer ces policiers de la plage. Elle en avait un vague souvenir. Il y avait un homme jeune...et un plus âgé qui lui avait donné sa veste, mais elle n'avait pas retenu les noms. C'est vers l'heure du déjeuner qu'on frappa à la porte. Morine se tendit, sa respiration s'accéléra et elle attendit à voir débarquer ses goeliers pour l'emmener, mais quand la porte s'ouvrit, elle se détendit, mais remonta un peu plus la couverture et ramena ses jambes vers elle. Elle vit enfin le visage de son visiteur. elle le connaissait...mais elle n'arrivait pas à mettre un nom sur son visage.

Dean avait était mi au courant de l'enquête en cours : les deux corps sur la plage et une jeune femme errant dans les alentours, déboussolée et emmenée à l'hôpital. Très rapidement, il eut le nom de la jeune femme : Morine Evans, la vendeuse de la parfumerie du centre commercial. Après avoir risqué de la faire virer de son travail, ils s'étaient revu pour boire un café un soir après le travail.

Se sentant concerné, il avait décidé d'aller en personne à l'hôpital en tant que professionnel mais aussi, en tant que connaissance de la jeune femme.

Une fois arrivé à l'hôpital, il demanda le médecin en charge de son sac. Après lui avoir énumérer des choses que parfois, il ne valait mieux pas entendre, on lui indiqua le numéro de sa chambre. Après avoir frappé légèrement, il entra, adressant un léger sourire vers Morine. Elle faisait presque pitié à voir. Il l'avait connu pleine de vie, mais là, il ne restait plus grand chose. Il s'avança vers le lit de la jeune femme avant de stopper devant.

"Comment vous sentez vous ?"

Question un idiote dans une situation pareil.

"Je sais que ce n'est peut-être pas le bon moment pour ça, mais je vais devoir vous poser quelques petites questions."

Plus vite, ils seront ce qui c'était passé, plus vite, ils pourraient commencer leur investigation pour résoudre cette enquête et mettre le ou les coupables sous les barreaux.

Morine avait une tension musculaire intense. Rien n'était décontracté chez elle, et cela se voyait sur son électrocardiogramme qui était monté en flèche. Elle vit alors Dean..c'était l'homme de ses souvenirs...celui au café. Que faisait-il cici? Se pouvait-il qu'il faisait parti de la bande de Marcin. Elle déglutit, le regardant avec intérêt et angoisse, veillant à occuper le moins de place possible dans son lit.

"Fatiguée ..."

Elle ne savait pas sur quel pied danser. Elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance. Tout était trop confus dans sa tête pour qu'elle puisse avoir le bon jugement.

"Je ne sais rien...rien du tout...."

Elle ne voulait pas prendre le risque de parler et que cela ne tombe dans des oreilles malsaines. Et puis les menaces avaient trouvé preneur. Elle ne voulait pas mettre la vie de sa famille , de ses amis, de sa colocataire en danger. Dernière raison et pas des moindres, elle avait trop honte de parler de tous ce qui s'était passé. De ce qu'elle avait subi et enduré durant son enfermement. Marcin avait le bras long, le silence était sa seule défense pour rester en vie.

"Je ne peux rien vous dire...."

Dean n'eut même pas le temps de poser une question que la jeune femme lui avait déjà répondu. En négatif certes, mais répondu tout de même. Elle avait peur des représailles potentielles de celui ou ceux qui lui avaient fait ça. Mais sans son témoignages, son crime allait rester impuni pendant un long moment et même, il ne se verra jamais élucidé.

"Je sais que cela doit être compliqué de parler avec tout ce que vous avez du traversé, mais si vous voulez que l'on arrête, celui ou ceux qui vous ont fait ça, il faut que vous nous aidiez."

L'enquêteur s'approcha d'avantage du lit de la jeune femme. Il avait vraiment envie de l'aider, ne pas la laisser comme ça. Depuis leur rencontre, il s'était produit quelque chose chez Dean qu'il ne pouvait pas expliquer. Il se devait de la protéger et de l'aider.

"Nous vous mettrons sous protection si vous avez peur, ce qui est normal. Mais il nous faut un début de piste. Quelques informations qui nous aiderons."

Sous protection, elle était censé y être mais bon, Dean ne le savait pas encore. Ses précédents protecteurs n'étaient pas des plus efficaces apparemment.

"Je n'ai pas envie qu'on l'arrête...je veux juste...juste..."

Que voulait-elle ? elle même ne le savait pas. Elle était encore perturbée par ce retour à la réalité des gens civilisés, elle n'était pas encore habituée à ce qu'on s'intéresse à elle. Dire qu'avant ces 3 mois d'enfer, elle était souriante, une vraie boite parlante, avec des joues rosies par un cette timidité qui avait cet air. Mais ce qui l'avait fait perdre le fil de sa phrase c'était le rapprochement de Dean. Elle communiquait c'était pas suffisant? Pourquoi se rapprochait-il. Elle inspira un bon coup et finit sa phrase tout en faisant afficher à l'électrocardiogramme de vertiables montagnes russes.

"Je veux juste qu'on me laisse tranquille...et...que je reprenne ma vie...c'est tout....je...suis désolée...je ne peux pas vous aider"

Elle se rappelait de cette sortie et de tout ce qui avait précédé. Sa discussion avec son amie, ce qu'elle allait mettre. Elle se revoyait glousser comme une conne. Puis au café, elle lui avait pratiquement renversé sa tasse sur lui en arrivant en retard. Elle était franchement gourde. Maintenant elle se disait qu'elle était gourde et bonne à faire pitié. La jeune femme se passa les mains dans les cheveux, avant de les ramener devant sa bouche. Sous protection, elle l'était aussi et aucun Marshall n'avait perdu un témoin sous protection. Mais elle était loin d'avoir 8 ans aujourd'hui et peut-être l'avait-on simplement oublié. Elle ne se voyait pas devoir reprendre une autre vie. A l'époque c'était plus facile, elle pouvait mieux s'adapter. Mais en tant qu'adulte, elle avait sa collocation, son job, ses habitudes et elle savait ce qu'un témoin sous protection pouvait vivre comme stress. Elle n'était pas prête pour cela. Mais la proposition de Dean lui montrait aussi qu'il ne la connaissait pas complètement, qu'il n'avait pas encore fouillé dans son passé pour trouver un quelconque lien avec son kidnapping. Morine se demandait même si on avait signalé sa disparition.

" Je ne me rappelle de rien"

Elle releva les yeux vers lui. Ses yeux bleus disaient l'inverse de ce que sa bouche sortait. Elle lui disait qu'elle aimerait tellement l'aider, tellement reprendre un deuxième rendez-vous, juste oublier ce qui était arrivé et faire en sorte de vivre comme tout le monde, mais elle n'y n'arrivait pas. Ce n'était pas un syndrome de Stockholm, ce n'était pas qu'elle le couvrait, mais tout avait tellement été cruel pour elle, elle avait tout réaliser une fois à l'hôpital, car droguée à souhait pour rester docile durant sa petite escapade, elle n'avait pas vraiment pensé à se rebeller jusqu'à cette fameuse nuit au bord de la plage. Ces yeux qui tutoyait Dean, lui disant combien elle était désolée, toujours et encore avant de finir de se remplir de larmes. La jeune femme plongea sa tête dans ses mains , craquant une fois encore sous cette pression.

"Je n'ai pas envie qu'on l'arrête...je veux juste...juste...Je veux juste qu'on me laisse tranquille...et...que je reprenne ma vie...c'est tout....je...suis désolée...je ne peux pas vous aider"

Pas envie qu'on l'arrête ? C'était nouveau ça. Mais bon, Dean pouvait le comprendre. Mais ce n'était pas en réagissant de la sorte que cela ferait avancer les choses. Mais bon, il fallait attendre que le choc passe pour qu'elle puisse s'ouvrir un peu et qu'elle parle.

"Vous ne devez pas vous braquer comme ça. Une fois derrière les barreaux, vous pourrez être sur qu'il ne vous fera plus de mal, alors que dehors, il peux encore frappé, sur vous ou sur d'autres jeunes filles. Vous pouvez nous aidez à l'arrêter."

" Je ne me rappelle de rien"

Il ne fallait pas être devin pour voir qu'elle disait le contraire. Dean ne comprenait pas pourquoi elle ne voulait pas qu'on mette la main sur celui qui lui avait fait ça. Il voudrait tellement qu'elle finisse par lui dire la moindre petite chose, même insignifiante qui pourrait aider les enquêteurs. Mais bon au bout d'un moment après s'être regarder les yeux dans les yeux, la jeune femme finit par craquer et finit par éclater en sanglots. Dean soupira avant de prendre une fauteuil et de venir s'installer. Il prit la main de la jeune femme afin de lui déposer de fines caresses sur le dessus. Il est vrai qu'un tel comportement n'était pas digne d'un représentant de la loi.